Souvenir d'expo : Atelier 7
En décembre 2018, j’ai participé à une exposition collective un peu roots mais pleine de bonnes intentions, dans un lieu atypique planqué en bordure d’un parc boisé de dix hectares : le Hameau des artistes, un espace de création paisible placé sous l’égide de la Fondation des Artistes.
L’Atelier 7, qui ouvrait ses portes au public pour l’occasion, appartient à Marc Binninger, photographe et hôte de l’événement. C’est lui qui a eu l’idée de cette expo collective un peu improvisée, à la bonne franquette, avec accrochage maison, vin rouge en libre-service, et playlist faite à la main.
Sur le papier, tout laissait croire à une espèce de retraite artistique bucolique, presque un week-end en immersion créative. En vrai ? Et bah… il a plu sans discontinuer, il faisait un froid de canard, et c’était, évidemment, pile pendant une grève des transports (#ParisLife). L’ambiance générale oscillait entre bottes mouillées, thermos tiède et doigts gelés. Niveau affluence, on n’a pas explosé les scores — mais on s’est un peu vengés sur les bouchons de champagne, pour se réchauffer le moral.
Malgré tout ça, on était là. Avec nos œuvres, notre bonne volonté, notre amour de l’art et nos polaires sous les manteaux. Et contre toute attente, ça a donné un moment suspendu, pas parfait, mais sincère et un peu magique à sa façon. Ce genre de rendez-vous qu’on retient non pas pour la foule ou les ventes, mais pour la rencontre entre créateur·ices et la possibilité de se montrer tel qu’on est.
J’avais accroché à cette occasion plusieurs de mes portraits à l’acrylique, mais aussi quelques papercuts — une première pour moi dans le cadre d’une exposition. C’était la première fois aussi que je montrais autant de pièces dans un même espace. On était quatre artistes à partager les murs :
Marc Binninger, donc, avec ses photos à l’ambiance un peu ciné, entre rêve et clair-obscur.
Elisabeth Cibot, sculptrice qui manie le bronze avec un sens du geste quasi chorégraphique.
Salomé Nora Talaboulma, dont les broderies très fines balancent des punchlines féministes sous un look de fleurs sages.
Et moi, Benzedrine, entre peinture et découpage, tentant de ne pas trop râler à voix haute sur l’humidité et les chaussettes trempées.
C’était donc pas une expo pleine à craquer, mais un petit weekend d’art partagé, un peu bancal, mais joyeux, ponctué de conversations arrosées, de thé fumant, de vin rouge tiède, de rires et de débats jusqu’à pas d’heure.
Et je n’oublierai pas les courageux·ses qui ont affronté la pluie, le froid et la grève pour venir nous voir ce jour-là — vous avez illuminé la journée.
Parce qu’en fin de compte, ce genre de moment un peu chaotique mais vécu à fond, c’est ce qui reste. Et c’est toujours bon de se rappeler qu’on peut survivre à une expo pluvieuse sans sombrer dans le désespoir créatif… ou la pneumonie artistique !