Six lectures d'automne

Je me suis triturée les méninges pour savoir ce que j’avais envie de partager sur ce blog et j’ai déjà pas mal d’idées. Une de celles qui me tenait le plus à cœur était de démarrer une sorte de Book Club virtuel où je posterais mes coups de cœur, recommandations et autres lectures du jour. En espérant que cela vous donne des idées ou des envies de livres !

Voici donc mes six petites recommandations pour finir cet automne en lecture…

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Tu dis que je t’ai tuée, hante-moi alors ! 
— Emily Brontë, "Les Hauts du Hurlevent"
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On ne présente plus ce livre culte parmi tous les chefs-d’œuvre du classique qui a été adapté et réadapté à toutes les sauces et qui a inspiré tant d’artistes… Je n’avais pas idée avant de le démarrer à quel point je serais accrochée par cette histoire. J’étais pourtant prévenue car il est quand même considéré comme l’un des plus grands livres jamais écrit et, maintenant que je l’ai lu, je peux dire que sa réputation est amplement méritée !

Je ne suis pourtant pas une fan de littérature classique, c’est d’ailleurs pour combler ce vide que j’ai décidé d’en ajouter à ma liste de lecture, mais là…. C’est tellement prenant. Autant de folie furieuse, de cruauté infâme, de vengeance, de colère et de regrets… J’ai adoré et je le sur-recommande ! 

Cette histoire et ces personnages me hanteront pour longtemps. C’est absolument fou de penser qu’il s’agit là du seul et unique roman d’Emily Brontë, son talent était indéniable. D’ailleurs, j’ai dans l’idée de continuer ma découverte des grands classiques de la littérature en lisant un livre signé par sa sœur… Il semblerait qu’elle n’écrivait pas trop mal non plus…

 
 
Je t’aime, dit-il avant même de savoir qu’il allait parler. 
— Poppy Z. Brite, "La Valeur de X"
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Poppy Z. Brite, dont je n’avais alors lu que des nouvelles fantastico-horrifiques, écrit ici un roman tout mignon et tout léger. Toujours marqué par l’atmosphère moite et pleine de saveurs de New Orleans qui la caractérise, je lui découvre ici une écriture pleine de sensibilité et de douceur que je ne lui connaissais pas et j’adhère complètement.

On y suit lhistoire d’amour naissante entre deux de ses personnages fétiches, Gary et Rickey. Ils sont amis depuis l’enfance, tous deux amateurs de cuisine et comptent bien déjouer les plans de leurs parents qui cherchent à les séparer. 

C’est un petit roman, une tranche de vie qui m’a donné envie d’en lire plus… et tant mieux parce qu’il est en fait le préquel d’une série de livres, The Liquor novel series, qui raconte la suite de leurs aventures !

 
 
Ah, l’argent ! Qu’on en ait ou qu’on en manque ; c’est toujours lui la cause du mal ! 
— Agatha Christie, "Le Meurtre de Roger Ackroyd"
 

De tous les romans d’Agatha Christie, il est celui qui m’a été le plus recommandé. Et à juste titre, devrais-je ajouter maintenant que je l’ai lu ! J’adore les romans policiers et ce n’est pas mon premier de cette romancière qui, je crois, est un tout petit peu connue… On y retrouve Hercule Poirot enquêtant sur un assassinat intriguant à souhait. Original et même amusant, ce roman est l’un de ceux qui m’a donné le plus de plaisir à tenter de résoudre le mystère.

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Je suis assez contente d’avoir deviné qui était le meurtrier, même si j’ai douté plus d’une fois ! Je ne préfère pas en dire davantage, pour ne pas gâcher le plaisir de ceux qui voudraient le découvrir, mais voici une citation (censurée) d’Agatha Christie sur son choix d’assassin : 

« L’idée me paraissait ingénieuse, et j’y réfléchis longuement. Elle présentait d’énormes difficultés, bien sûr. Mon esprit rechignait à imaginer que « BIP » pût tuer qui que ce soit, et de toute façon, il ne serait pas facile de monter une telle histoire sans tricher. Certes, beaucoup prétendent que Le Meurtre de Roger Ackroyd est une tricherie. Mais qu’ils le lisent avec attention, et ils verront qu’ils se trompent. Une phrase ambigüe permet de dissimuler les inévitables sauts dans le temps. Quant au « BIP BIP », il éprouve un malin plaisir à « BIIIIIP » que la vérité : pas toute la vérité, mais la vérité tout de même. »

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Qu’elles vendent des grimoires sur Etsy, postent des photos de leur autel orné de cristaux sur Instagram ou se rassemblent pour jeter des sorts à Donald Trump, les sorcières sont partout.
— Mona Chollet, "Sorcières : la puissance invaincue des femmes"
 

De la même manière que j’ai commencé à inclure des grands classiques dans mes lectures, j’ai aussi décidé de lire davantage de livres de non-fiction, des essais, des biographies… Et justement, on m’a offert tout un tas de livres traitant du féminisme !
J’ai donc décidé de démarrer par ce livre qui fait beaucoup parler de lui depuis sa sortie. 

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Franchement, c’est passionnant, une véritable plongée dans l’Histoire de la misogynie à travers les âges. C’est un livre qui nous fait vraiment poser des questions sur ce que l’on considère comme normal ou acquis. En traitant de la chasse aux sorcières et en débunkant les mythes qui y sont associés, ce livre nous montre  pourquoi la figure de « la sorcière » a encore un impact aussi important sur les femmes d’aujourd’hui.

S’appuyant également sur les travaux d’autres féministes, comme Gloria Steinem, Mona Chollet nous pousse à nous ré-interroger sur notre place dans la société, notre rapport à la vieillesse, à la maternité ou même au célibat et à l’indépendance.

Complet et plein d’humour, ce livre fait réfléchir tout en distrayant… Ça me donnerait presque envie de monter mon propre coven !

 
 
J’œuvrais pour l’amélioration du monde, telle que je la concevais dans les limites pratiques de ma profession. Je faisais des dons à des associations caritatives, je votais aux élections fédérales et municipales, j’avais des opinions respectables. Je supposais que mes mérites seraient un tant soit peu reconnus. Mais j’ai compris combien je m’étais trompée là-dessus ainsi que sur bien d’autres choses le jour où on m’a arrêtée. 
— Margaret Atwood, "Les Testaments"
 

Il n’aura fallu que trois décennies pour décider Margaret Atwood à offrir une suite à son roman culte La Servante Écarlate. Autant dire que Les Testaments était donc très attendu !

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Remis au goût du jour par son adaptation en série télé (dont j’attends la prochaine saison avec impatience), La Servante Écarlate est devenu pour beaucoup un symbole du combat contre le patriarcat.

Datant de 1985, le roman dystopique inspire encore aujourd’hui de nouvelles générations de féministes. Partout dans le monde, on trouve des collectifs activistes et mouvements citoyens qui se ré-approprient l’imagerie du livre, même en France où « Les Écarlates » ont manifesté en tenue de « servantes écarlates » contre le recul du droit à l’avortement notamment aux USA. 

Quand on lui demande pourquoi elle s’est décidée maintenant à conclure son histoire, Margaret Atwood explique qu’elle voulait « explorer le début de la fin de Gilead », qu’elle est fascinée par la manière dont ces choses « tombent en morceaux ».

 
 
Becky se laisse prendre par la beauté des lieux. Le fond du fjord dont l’eau translucide devient par reflet un marbre lisse et noir. Les montagnes érodées qui s’enchâssent, tapissées de mousses orangées et d’herbes vertes où paissent des moutons blancs et noirs disséminés sur des pentes improbables. Et surtout le calme vertigineux qui fige tout ce paysage démesuré dans un sentiment de solitude qui l’étreint soudain. Alors, elle se déshabille à son tour et entre avec prudence dans l’eau trop chaude, comme l’a fait Soulniz, pour s’asseoir à ses côtés et contempler, immobile et silencieuse, la force calme et minérale du monde.
— Ian Manook, "Heimaey"
 
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Petit polar bien ficelé qui monte vite en tension, Heimaey a en plus l’avantage de nous faire voyager en long en large et en travers de toute l’Islande. J’avais déjà visité un peu la Mongolie à bord d’un de ses autres romans, Yeruldelgger. J’aime décidément bien le style de cet auteur / voyageur adepte des inspecteurs pas commodes.

Dans Heimaey, on suit un père qui tente de renouer avec sa fille adolescente le temps d’un voyage mais qui est suivi de près par de vieilles histoires et de nouveaux problèmes…

Honnêtement, je ne sais pas si j’ai préféré le suspense de l’intrigue ou les descriptions des paysages de l’ile volcanique… Sans parler de l’aspect mystique des anciennes coutumes islandaises !

Bref, un livre qui dépayse vraiment et nous tient en haleine. Plutôt idéal pour les longues soirées de confinement automnale.

 

Et voilà, c’était mes coups de cœur pour cet automne ! Il ne vous reste plus qu’à vous installer dans un bon fauteuil, avec votre plaid, une bonne boisson chaude et votre choix de lecture. En espérant que nos librairies ré-ouvrent un jour… 

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